Qu’est-ce que le carré magique de Kaldor ?
Le carré magique de Kaldor est une théorie économique développée par Nicholas Kaldor. Economiste d’inspiration keynésienne né à Budapest, Nicholas Kaldor participe notamment à l’élaboration du rapport Beveridge, et conseille dans les années 1960 et 1970 les chanceliers de l’Echiquier lors de gouvernements travaillistes.
Ce quadrilatère a pour sommets les quatre objectifs de la politique économique d’un Etat : le taux de croissance, le solde de la balance commerciale, le taux d’inflation et le taux de chômage (cf. ci-dessous). En reliant les quatre points situés sur chacun des axes, on obtient un quadrilatère : plus la surface de celui-ci est grande, plus la santé économique du pays considéré est importante. Précision importante néanmoins : les échelles du taux d’inflation et du taux de chômage doivent être inversées, les objectifs étant d’atteindre 0% sur chacun de ces axes. Ci-dessous un exemple avec une croissance de 5%, une balance commerciale positive de 3%, une inflation à 2% et un chômage à 10%.
Ce carré est qualifié de « magique » car, selon Kaldor, il est impossible de réaliser ces quatre objectifs simultanément. En effet, par exemple, selon la courbe de Phillips, il n’est pas possible d’avoir en même temps un taux de chômage et un taux d’inflation faibles, ces deux attributs étant négativement corrélés.
Ces approches ont pu différer selon les époques et les pays. Durant les Trente Glorieuses, par exemple, l’objectif principal de la RFA était de maintenir une inflation basse, alors qu’en France la croissance et l’emploi étaient les principaux objectifs.
Ces théories keynésiennes ont néanmoins été largement critiquées à partir des années 1970 par les monétaristes et l’Ecole de Chicago.